Ce que vous devez retenir
- La passerelle de Messine, qui promet de relier la Sicile à la Calabre, se dessine comme l’une des réalisations d’ingénierie parmi les plus ambitieuses en Méditerranée et au niveau mondial.
- Selon les plans actuels, cette passerelle devrait posséder un tablier central atteignant plus de 3,3 kilomètres, la positionnant ainsi comme la plus grande passerelle suspendue au monde, dépassant ainsi celle de Çanakkale en Turquie, qui a un éclairage principal de 2 023 mètres.
- Les préoccupations actuelles de l’UE portent sur la manque de données fiables concernant le nombre d’heures de travail nécessaires, les solutions internes de l’entreprise de construction, et les avis techniques des professionnels impliqués.
Le projet de la grande passerelle méditerranéenne
La passerelle de Messine, qui promet de relier la Sicile à la Calabre, se dessine comme l’une des réalisations d’ingénierie parmi les plus ambitieuses en Méditerranée et au niveau mondial. Depuis son origine, ce projet, qui émerge dès 2006, a plusieurs fois évolué aussi bien sur son concept que sur sa mise en œuvre, attirant l’intérêt soutenu des collectivités italiennes et européennes en matière de réalisation.
Le budget alloué à ce projet s’élève à environ 14,6 milliards d’euros. Selon les plans actuels, cette passerelle devrait posséder un tablier central atteignant plus de 3,3 kilomètres, la positionnant ainsi comme la plus grande passerelle suspendue au monde, dépassant ainsi celle de Çanakkale en Turquie, qui a un éclairage principal de 2 023 mètres.
Les spécificités techniques de cette passerelle sont impressionnantes. On parle de six voies de circulation – trois dans chaque direction – et de deux voies ferrées centrales, capable d’accueillir jusqu’à 200 trains par jour et 6 000 voitures par heure. En d’autres termes, elle devrait remplacer l’actuel service de ferries assurant la liaison entre les deux rives, ce qui pourrait transformer la dynamique de transport dans cette région.

Malgré l’importance stratégique du projet, son avancement a été jalonné de défis. Des obstacles géologiques, bureaucratiques et économiques ont causé divers retards au fil des années, en particulier en raison des caractéristiques sismiques de la région. La complexité des financements à travers le gouvernement italien et l’Union européenne a également conduit à des tensions dans le calendrier. Actuellement, une nouvelle tournure dans l’évolution de ce projet est sur le point de redéfinir son calendrier.
Depuis septembre, la construction a été temporairement suspendue, attendant l’approbation de la Cour des comptes européenne, chargée de vérifier la bonne gestion des fonds européens. Un document de six pages a été envoyé à la Commission interministérielle de planification économique, spécifiant des clarifications demandées sur des points critiques liés à la décision n° 41/2025, concernant l’étude définitive du projet.
Après l’évaluation, la Cour a décidé d’envoyer cette affaire à ses organes collégiaux pour une analyse plus approfondie. Si la décision est favorable, le projet sera publié dans le Journal officiel de l’UE et pourra avancer. Dans le cas contraire, le dossier sera retourné au gouvernement italien pour de nouvelles discussions, la décision finale prévue pour le 29 octobre.
Les préoccupations actuelles de l’UE portent sur la manque de données fiables concernant le nombre d’heures de travail nécessaires, les solutions internes de l’entreprise de construction, et les avis techniques des professionnels impliqués. En outre, des interrogations liées à la gestion financière se posent, car des différences ont été notées entre les estimations initiales de 2006 et le projet actuel.
Il se pourrait que, si les écarts dépassent 50 % par rapport au contrat initial de 2006, un nouveau contrat soit nécessaire, entraînant des retards supplémentaires. Les interrogations environnementales font également surface, avec un désir parmi les défenseurs de la passerelle de faire qualifier le projet d’« intérêt public majeur », afin d’assurer une plus grande flexibilité dans les approbations et d’éviter d’autres blocages.

Le PDG de la société Strait of Messina, Pietro Ciucci, affiche une certaine optimisme face à la décision de la Cour des comptes, déclarant : « Nous avons confiance quant à un résultat positif de cette évaluation, persuadés d’avoir respecté intégralement les règlements italiens et européens relatifs à la construction de la passerelle au-dessus du détroit de Messine. D’ici la date impartie avant la réunion du Grand Département de la Cour des comptes le 29 octobre, toutes les informations supplémentaires demandées seront fournies par les organismes concernés, en collaboration complète avec notre société ».
Le but est que la passerelle de Messine soit achevée d’ici la fin de l’année 2030. Un projet qui, s’il aboutit, pourrait transformer les échanges et les relations entre la Sicile et le continent.
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