L’Union Européenne veut des voitures électriques mais critique les hybrides rechargeables : qui peut comprendre ?

Certains, dont l’Union Européenne, critiquent les voitures hybrides rechargeables pour leur manque d’efficacité en conditions réelles de conduite. Pourtant, ces motorisations constituent une excellente alternative au véhicule électrique si vous savez tirer parti de leur technologie. Décryptage.

Les hybrides rechargeables, un compromis idéal ?

Les voitures hybrides se positionnent comme un compromis entre les véhicules thermiques traditionnels et les voitures 100% électriques. Elles combinent le meilleur des deux mondes :

  • Un moteur thermique offrant autonomie et puissance
  • Un moteur électrique alimenté par une batterie permettant de rouler sans émissions ni consommation de carburant

Si les hybrides non rechargeables et les micro-hybrides rencontrent un franc succès, notamment en Espagne où elles donnent accès au badge écologique « ECO », les hybrides rechargeables vivent dans une zone grise. Elles constituent certes une très bonne alternative aux électriques pures, mais font aussi l’objet de nombreuses critiques.

Des consommations réelles loin des chiffres d’homologation

La principale différence entre un hybride classique et un hybride rechargeable réside dans la puissance du moteur électrique et la capacité de la batterie, qui se recharge sur une prise comme une voiture électrique, mais avec des temps de charge réduits.

Cette technologie a permis de développer des voitures affichant des consommations moyennes inférieures à 1 L/100 km et des autonomies en mode électrique dépassant les 100 km. Elles bénéficient en outre du badge « Zéro Émission », d’avantages fiscaux et d’aides à l’achat comme le plan MOVES III en Espagne.

Mais beaucoup, dont l’Union Européenne, remettent en cause la pertinence de cette technologie. Certains prônent même la fin des hybrides rechargeables. Des études, comme ce rapport de la Commission Européenne de mars dernier, montrent que les consommations homologuées sont inatteignables en usage réel, ce qui augmente les émissions polluantes et remet en cause l’efficience de ces véhicules.

Les hybrides rechargeables, plus lourds et moins sobres qu’annoncé

L’étude de la Commission pointe du doigt le surpoids des hybrides rechargeables (2021 kg en moyenne) par rapport aux thermiques classiques (1554 kg). S’ajoute à cela l’énorme écart entre les consommations homologuées WLTP et les chiffres réels :

  • 1,69 L/100 km en homologation contre 5,94 L/100 km en réel, soit +350%
  • 39,6 g/km de CO2 en homologation contre 139,4 g/km en usage réel, soit +352% !

La raison ? Une sous-utilisation du potentiel de la motorisation hybride rechargeable. Rouler avec la batterie vide en n’utilisant que le moteur thermique dans une voiture alourdie fait exploser consommation et émissions.

Bien utiliser son hybride rechargeable, mode d’emploi

Si une voiture électrique demande de la planification pour éviter la panne sèche, un hybride rechargeable nécessite aussi d’anticiper les recharges fréquentes pour minimiser l’usage du moteur thermique seul.

L’erreur à ne pas commettre est d’acheter un hybride rechargeable pour les longs trajets autoroutiers. Ces véhicules sont plus efficaces en ville, où l’autonomie électrique est mieux exploitée.

Partir en voyage en hybride rechargeable est possible, mais sans batterie et avec le surpoids des organes électriques, la consommation sera supérieure en mode 100% thermique.

Une technologie pertinente pour le bon profil

Malgré les critiques actuelles, la technologie hybride rechargeable convient parfaitement à un type de conducteur précis : celui qui roule principalement en ville au quotidien et part occasionnellement en long trajet.

Si la plupart des électriques du marché permettent ce double usage, les hybrides rechargeables sont un excellent choix pour ceux qui hésitent à sauter le pas. Elles ont aussi le mérite de remplacer des vieilles voitures thermiques peu efficientes.

Alors certes, les hybrides rechargeables sont pointées du doigt, mais à condition d’exploiter leur technologie à bon escient, elles ont toute leur place dans le paysage automobile actuel, en attendant le 100% électrique. À bon entendeur !

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